Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Au boulot avec...
20 novembre 2008

Au boulot avec… une correspondante de presse

« Pour certains, il s’agit d’une première expérience ou d’une activité annexe. Dans mon cas, il s’agit d’un premier pas dans le monde du journalisme », confie la jeune Hakima, correspondante locale de presse en Haute-Savoie depuis quatre ans. Elle espère intégrer le journal du Dauphiné libéré ( http://www.ledauphine.com/) à la suite de cette collaboration.

Il est à peine 10 heures lorsque Hakima sort du bus qui l’a menée à Annecy. La jolie brune se dirige à grands pas vers son lieu de travail, la rédaction du journal local. Elle a à peine le temps de prendre des nouvelles de ses collègues que la réunion de rédaction débute. La correspondante explique : « c’est un moment essentiel pour nous, il nous permet de nous retrouver et d’échanger nos idées. » Durant ce rendez-vous, les correspondants participent en proposant des idées de sujets. Situés en bout de table, Julien et Laurent, journalistes professionnels, dirigent la réunion. Ils répartissent les sujets qui devront être traités dans les jours à venir et affinent les angles des futurs articles. Après plus d'une demi-heure, Hakima repart, son bloc-note noircit de rendez-vous.

Le programme de sa journée peut toujours être bousculé par un appel de l’agence. Pour aujourd’hui, la jeune de femme de 25 ans part en reportage accompagnée du photographe de l'agence, Norbert. Ensemble, ils doivent se rendre au 27e bataillon de chasseurs alpins afin de rencontrer un petit garçon atteint d'une leucémie. L’enfant a pu réaliser son rêve et passer une journée avec des chasseurs alpins grâce à une association. Hakima questionne le garçon avec attention, elle raconte : « j’aime ce boulot parce qu’il me permet de rencontrer des gens et de vivre des moments forts. Tout cela ne serait pas possible sans mon statut de correspondante. » Un peu à l’écart, Norbert immortalise l’enfant qui effectue un tour de char, la photographie accompagnera le papier d’Hakima.

Une heure déjà et le retour se profile. La correspondante doit écrire son reportage et le rendre avant la fin de la journée, elle précise « Je ne suis pas stressée, j’ai des choses à dire et le sujet est intéressant. » À l’agence, l’effervescence est permanente, tous vont et viennent sans jamais s’arrêter. Hakima entame sa deuxième tasse de café avec le photographe pour un débriefing. Après avoir partagé avec lui la façon dont elle compte écrire son papier, la jeune femme s’installe derrière un écran et commence à taper son sujet. Il ne lui aura pas fallu plus d’une demi-heure pour le terminer, elle sourit : « ça dépend des jours, parfois je peux rester deux heures devant l’ordinateur à chercher mes mots mais la plupart du temps, tout se passe bien ! » Une dernière blague partagée avec un journaliste de l’agence avant de courir pour attraper son bus. La journée se termine ainsi mais comme termine Hakima : « je reste correspondante 24h/24, l’actualité ne s’arrête jamais alors il faut toujours rester à l’affut ! »

Tiffany Henault


Qui sont les correspondants locaux de presse (CLP) ?

Ce sont des hommes et des femmes qui viennent d’horizons divers : étudiants, retraités, personnes au foyer, salariés ou demandeurs d’emploi. Tous se retrouvent autour de leur envie de participer au travail d’information. Il n’y a donc pas d’âge pour devenir CLP, juste une motivation commune pour l’actualité.

Qu'en dit la loi ?

Selon la loi du 27 janvier 1993, modifiant la loi du 27 janvier 1987 dans son article 10, « Le correspondant local de la presse régionale ou départementale contribue, selon le déroulement de l'actualité, à la collecte de toute information de proximité relative à une zone géographique déterminée ou à une activité sociale particulière pour le compte d'une entreprise éditrice. »

Quel est leur statut ?

Les CLP sont des travailleurs indépendants auxquels on ne peut pas appliquer le droit du travail. Ils ne sont pas affiliés aux régimes d’assurance maladie-maternité et d’assurance vieillesse des travailleurs non-salariés. Ils sont donc dans une situation précaire et ne peuvent se satisfaire de cette seule activité.

Quelles sont les activités des CLP ?

Chaque correspondant s’occupe d'une zone géographique (ville, quartier…). Il peut aussi avoir une spécificité en s’occupant d’un domaine unique (comme le sport) ou d’une chronique (cinéma …). Les correspondants traitent avant tout des sujets locaux : les activités des associations (spectacles, concerts, réunions, débats), les décisions municipales ou  encore l’actualité économique, sociale et syndicale. Ils peuvent réaliser, selon la demande de la rédaction, des papiers, des comptes-rendus, des portraits ou des actualités en images.

Quelles sont les qualités des correspondants ?

Ces personnes doivent être motivées, disponibles et impliquées. Les CLP doivent aussi être véhiculés car ils  se déplacent directement sur le terrain. Tout comme les journalistes, ils doivent rester attentifs à l’actualité et transmettre les informations importantes à l’agence. Les futurs correspondants doivent également posséder de bonnes bases rédactionnelles et orthographiques afin de faciliter le travail de relecture des journalistes.

Peut-on vivre de son activité de CLP ?

Non, cette activité ne permet pas d’obtenir un revenu suffisant. Les correspondants sont rémunérés pour leur travail mais ne peuvent prétendre en vivre. A titre d'exemple, un journal de presse quotidienne régionale appliquera ces tarifs :

De 7 à 23 euros pour un article selon son importance.

De 1 à 15 euros pour une photographie.

Les frais kilométriques sont le plus souvent remboursés à hauteur de 0,29 € le kilomètre. Un CLP présent tout au long du mois peut espérer gagner entre 300 et 400 € par mois.

Quelles sont les motivations qui poussent ces hommes et ces femmes à devenir CLP ?

Intérêt pour l’information, besoin de s’investir dans la vie locale, les raisons sont variées. Pour les étudiants, il s’agira avant tout d’acquérir une première expérience enrichissante tandis que pour les retraités, cela sera avant tout une façon de rester actif et attentif.

Comment devenir CLP ?

En presse quotidienne régionale, certaines rédactions recrutent directement les CLP dans leurs colonnes. Une petite annonce suffit au recrutement. Mais tous les journaux ne recherchent pas de CLP, il est important de se renseigner avant d’effectuer une demande. Pour ceux qui désirent devenir correspondants, le plus simple reste d’envoyer un curriculum vitae ainsi qu’une lettre de motivation directement aux agences.

Pour suivre le quotidien d'un correspondant : http://correspondant-de-presse-64.over-blog.com/

Sophie Jaubert

Publicité
Publicité
Commentaires
Au boulot avec...
Publicité
Au boulot avec...
Publicité